Le procès de Adam G. et la responsabilité collective
Qui resterait insensible aux cris de désespoir et de colère des parents de Joe Van Holsbeeck? Qui oserait leur demander d’être « plus rationnels », « plus raisonnables » et « moins émotionnels » ? Personne. Et c’est bien ainsi. Mais dans un monde où chaque meurtre, et en particulier celui de Joe, se transforme en événement médiatique et, de ce fait même, en une affaire publique, entraînant de nouvelles lois, l’installation de nouvelles caméras dans les métros, modelant les pensées et l’opinion publique, tous les acteurs sociaux portent également une responsabilité collective. Il faut entendre le message des parents de Joe et les soutenir dans leurs critiques à l’égard d’une justice « froide et inaccessible », sur « le manque d’aide aux victimes » ou dans leur plaidoyer pour « une peine qui a un sens pour l’acteur d’un crime et pour la société ». Mais nous devons aussi nous opposer à l’utilisation de leur chagrin par ceux qui, dans le monde politique ou dans celui des médias, s’emparent...