Le déménagement, un film de Cathérine Réchard + débat avec Luk Vervaet et opposants à la maxi-prison de Haren en soutien avec les quatre condamnés pour la destruction de la maquette

 



LE JEUDI 9 JUIN

DÈS 19 HEURES PRÉCISES


Images intégrées 2

PRÉSENTE

À L' «AVENTURE»

 

LE DÉMÉNAGEMENT

UN FILM DE CATHERINE RÉCHARD

SUR L'INDÉCENCE CARCÉRALE




BRUITS DE SERRURES et de clés, portes qui claquent, éclats de voix, cris intermittents. Dès le début du film de Catherine Réchard le Déménagement, nous sommes plongés dans l’acoustique stridente d’un pénitencier –celui de Rennes, préfecture de la région «Bretagne». Portés par ce kaléidoscope sonore, on entre dans l’intimité de la vie carcérale. Peu à peu, ce vacarme devient un lointain écho. Au fil des images, on comprend ce que ce film a d’inédit : un «déménagement» est imminent. Ces hommes s’apprêtent à changer de lieu de détention. Et une frayeur diffuse est en train de monter chez plusieurs d’entre eux. De ce point de vue, ce reportage est un réquisitoire. Du coup, l’administration pénitentiaire en a interdit la télédiffusion.

Pour quel motif ? Parce que les prisonniers parlent à visage découvert. Car ce sont des hommes certes sans nom, mais non sans visage qui entrent ici en scène. Notre relation avec eux est directe. Parlant à visage découvert de leur place de détenu, ils sont des membres à part entière de la condition humaine. Le floutage des visages aurait brisé le projet du film. Voilà ce qui peut apparaître inacceptable à ceux qui cherchent à catégoriser, à «profiler», à réduire la délinquance à un pur danger. L’anonymat perpétuerait cette altérité menaçante avec quoi le film voulait précisément rompre.

Bien que la réalisatrice ait obtenu en toute légalité le consentement des prisonniers, l’administration s’y est opposée en invoquant «la sauvegarde de l’ordre public, la prévention des infractions, la protection des droits des victimes ou ceux des tiers ainsi [que] la réinsertion de la personne concernée»… À supposer qu’il y ait un risque réel d’entrave à leur réinsertion, celui-ci était pourtant pris librement par ces emprisonnés. Cette manifestation de liberté leur appartenait. Au nom de quoi la leur refuser ? Toujours est-il que ce reportage n’a pu finalement être diffusé «sans floutage» que sur une seule chaîne de télévision française, par décision unilatérale de la Justice.

La présente projection publique est donc exceptionnelle.

Mais la raison de cette censure vient également du sujet même du film : les «nouvelles» prisons. La parole des condamnés à l’enfermement traduit, en réalité, tantôt une angoisse palpable, tantôt une adaptation plus ou moins résignée. Tout au long des interviews, le jugement de ces «usagers» est ambivalent. Ils déplorent le silence ouaté des nouvelles prisons au point de regretter le bruit incessant des anciennes. Ils reconnaissent le bienfait des douches en cellule ou le coin toilettes mais déplorent les grillages serrés qui ornent les barreaux. Ils apprécient les unités de vie familiale mais acceptent mal les fouilles dans le froid intervalle entre des bâtiments éloignés. Leur seule vue est désormais un cube de béton alors qu’avant ils apercevaient un bout de clocher, un passant, une voiture, bref une parcelle de vie libre…

À Rennes, la maison d’arrêt (construite au début du 20ème siècle) a déserté le centre-ville au profit d’un centre pénitentiaire de 690 places en périphérie. Dans les deux établissements sont interrogés la façon dont l'architecture interfère dans le mode de fonctionnement d'un établissement pénitentiaire : y aurait-il, dès lors, un lien entre la modernisation des locaux et l’amélioration de la vie en détention ? Au-delà de la prison, Le déménagement questionne le postulat selon lequel «nouveauté» et «avancée technologique» signifient nécessairement, mieux-être et progrès.

Car les prisons «modernes» du 21ème siècle ont, toutes et partout, les mêmes caractéristiques : plus concentrées et dissuasives, massives et ségrégatives –rouages d’une véritable industrie de la punition.

A la veille de l’inauguration de la maxi-prison de Haren, le documentaire de Catherine Réchard tombe donc à pic : il interpelle chaque citoyen sur le sens à donner à la sanction pénale quand elle signifie «une peine» d’enfermement dans un lieu carcéral, fût-il «moderne»…



LE FILM SERA

SUIVI D'UN

DÉBAT

PRISONS PARTOUT

JUSTICE NULLE PART

AVEC

Luk VERVAET

  ancien enseignant à la prison de Saint-Gilles

et des opposants

à la maxi-prison de Haren


UNE SOIRÉE

DE SOLIDARITÉ

FINANCIÈRE AVEC

«LES QUATRE DE HAREN»



N’HÉSITEZ DONC PAS

POUR CETTE SÉANCE EXCEPTIONNELLE,

RÉSERVEZ DÉJÀ VOTRE PLACE À L’«AVENTURE»

OU VIA LE SITE DE CE CINÉMA


LE DEMENAGEMENT

France 2011, 55 minutes


L'Aventure

Galerie du Centre, 57 rue des Fripiers à Bruxelles

[entre la Monnaie et l’arrière de la Bourse]


 bxl1@attac.be      http://bxl.attac.be       tél : 0495 939 175






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