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Affichage des articles du mars, 2018

Dix minutes époustouflantes : le Choeur d'Ali Aarrass au Festival XS (Théâtre national, Bruxelles)

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Hier, je suis allé voir le Chœur d’Ali Aarrass au Festival XS au Théatre national. Salle comble. C’était le jour des commémorations des attentats de Zaventem et de Maelbeek. Dans le climat ambiant, présenter une pièce contre le terrorisme d’Etat, est un acte de courage artistique et de résistance qu’on ne peut que saluer avec respect et admiration. Vous pouvez encore voir ce spectacle ce soir et demain, je vous le conseille vivement. En dix minutes intenses et concentrées, dix-huit femmes en blanc nous transportent dans le monde obscur des prisons marocaines. Mise en scène et décor volontairement sobres et fragiles, comme dans l’univers de « Waiting » de Victoria Brittain ou d’ Un Homme debout de Jean-Marc Mahy.  Comme dans un très lent ballet, au son de l’eau qui coule, les femmes lavent des draps blancs. Des draps, comme des voiles qui cachent l’horreur de la torture, se lèvent petit à petit, révélant des tâches de sang, celui de la torture.  En voix off, Farida raco

"Ni juge, ni soumise" : du voyeurisme qui laisse un goût amer

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par Luk Vervaet, ancien enseignant dans les prisons Comment faire un film de non-fiction sur la justice, un documentaire, qui sera projeté dans les grandes salles de cinéma et rapportera du fric ? Rares sont ceux qui y sont parvenus. Le réalisateur et le cameraman (« légendaires » et « historiques » selon la RTBF) de Strip Tease et de Tout ça ne nous rendra pas le Congo y sont, eux, arrivés en produisant Ni juge, ni soumise . Le film fait un tabac et le grand public s’amuse.  Avec un titre accrocheur, volé de l’organisation antifoulard « Ni putes, ni soumises », il met littéralement en scène une juge qui se veut atypique, sans complexes, face aux déchets humains de la société qui défilent dans son bureau, à visage découvert, avec, en trame de fond, le cold case américain à la belge de deux meurtres sur des prostituées.  Le contenu est zéro, on n’apprend rien, mais ça marche. D’un côté l’image de la juge qui a tout vécu et qui n’est plus perturbée à   la vue d’un cadav