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Affichage des articles du juillet, 2020

« Retourne dans ton pays », de la violence symbolique à la violence physique

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Cette remarque raciste et humiliante, beaucoup de mes ami-e-s non-blancs, nés en Belgique, ont dû l’entendre de la part de racistes blancs. Elle fait partie de la violence symbolique, journalière dont sont victimes les personnes de couleur dans les quartiers populaires. Comment lutter contre ça ? Par une plainte sur base de la loi contre le racisme ?  Ou en s’imposant, en allant plus loin dans la réflexion et l’action sur ce qu’il faut changer pour que ça cesse, en développant la solidarité avec celles et ceux qui ne sont pas victimes que d’une violence symbolique, mais pour qui le renvoi « chez eux » est une réalité physique et violente. Il nous faudra nous attaquer à un système, qui crée, encourage, rend possible et protège les remarques racistes. Ce système envoie le message à la société que nos concitoyens d’origine immigrée, binationaux, ne sont pas des Belges à part entière. Qu’on peut leur retirer la nationalité belge. Qu’on peut les expulser quand ils sortent de prison et les r

Les regrets du Roi ne sont pas les nôtres

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 Dans sa lettre à l’occasion du 60ième anniversaire de l’indépendance du Congo, avec en filigrane Black Lives Matter et la décapitation des statues de Leopold II, le Roi des Belges (et le gouvernement belge) ont formulé des regrets pour, je cite, « les actes de violence et de cruauté qui ont été commis à l’époque de l’Etat indépendant du Congo et pour les souffrances et les humiliations pendant la période coloniale ». Des commentateurs ont remarqué que le Roi des Belges n’a pas pu sortir le mot « excuse » de sa bouche. Ce que même Macron a su faire, lorsqu’il a présenté ses excuses à l’Algérie, lors de son voyage en 2017.   Excuses est un mot qui ne se trouve pas dans le dictionnaire colonial belge. Avant de prononcer ce mot terrible, il faut encore une commission parlementaire et des scientifiques universitaires pour examiner l’affaire. Comme si tout n’était pas déjà connu. Comme si les livres et les études scientifiques sur les crimes et les horreurs de la colonisation belge au Congo