Retour à la prison de Forest (part two)
Une
nouvelle plainte d'un Collectif de 18 détenus !
(Connaîtra-t-elle le même sort que celle déposée en 2009 ?)
En
janvier 2014, 18 détenus à la prison de Forest de 6 nationalités
différentes, se sont organisés en tant que Collectif. Ils ont
envoyé une lettre (publiée en-dessous) au Procureur du Roi au
Palais de Justice de Bruxelles. Le Collectif m'a envoyé une copie
avec la demande de la publier. Les 18 ont tous signé la lettre avec
leurs noms et prénoms, date de naissance et nationalité. J'ai leur
permission de publier leurs noms, mais dans cette première publication je
ne mentionnerai que leur prénom et la première lettre de leur nom,
par respect et par protection, et en espérant que les autorités feront le nécessaire pour répondre à leurs demandes.
Si
vous voulez exprimer votre solidarité avec leur action, merci de
partager cet article.
Si vous voulez leur écrire, merci de m'envoyer
votre mot de solidarité et votre adresse à vervaetluk@gmail.com
et vous recevriez certainement un mot de retour de leur part.
Luk
Vervaet
"De :
18 détenus, Av. De la Jonction, Prison de Forest, 1190 Forest
A :
Monsieur le Procureur du Roi, Palais de Justice, 1000 Bruxelles
Objet :
Plainte collective avec constitution de partie civile pour
malversation financière, actes de cruauté, de barbarie et de coups
et blessures volontaires, abus de pouvoir des autorités dans
l'exercice de la fonction publique ;
Monsieur
le Procureur du Roi
Nous,
messieurs Fared M., Christophe G., Sofian I, Hassane B, Kamel R,
Hamid C, Salandine I, Zakaria B, Bilal E, Mehdi Z, Otman E, Mohamed
E, Bouziane B, Younes E, Mahomed B, Serkan G, Marvin Q, Bruno C
Tous
actuellement détenus à la prison de Forest, nous souhaiterions
votre intervention en tant que Procureur du Roi concernant les
conditions de détention à l'établissement pénitentiaire de
Forest ;
Des
conditions qui visent volontairement à la destruction de l'individu
et de sa dignité, sans opter les multiples « tabassages »
de détenus orchestrés par des agents pénitentiaires (ASP), (liste
des auteurs en annexe).
Néanmoins
la population pénale est victime de sous-alimentation, liée à des
malversations financières et comptables du budget du ministère de
la justice, attribué à la nourriture de détenus ;
Nous,
les requérants, souhaiterions déposer une plainte collective, avec
constitution de partie civile pour :
-
malversation financières actes de cruautés
-
acte de barbarie
-
coups et blessures volontaires
-
abus de pouvoir des autorités dans l'exercice de la fonction
publique
et
ce auprès d'une juridiction pénale afin que cesse cette négation
des lois belges et européennes ;
Les
faits nr 1 :
détournement
et malversation financière du budget alimentaire du ministère de la
justice, attribué à la population pénale ;
Entre
5000 et 25000 euros sont volontairement détournés afin de combler
le déficit budgétaire annuel du mess (restaurant du personnel
pénitentiaire) ;
ce
qui greffe irrémédiablement :
une
alimentation non-conforme aux règles d'hygiène et d'équilibre
alimentaire :
a.
composition des repas à même le sol
b.
distribution répétitive de viande de cheval
c.
produits non variés (nous disposons des emballages et dates de
distribution)
d.
pain, riz, matières premières..infectés d'excréments de souris et
de rats
e.
tous les soirs distribution de « potages » composés de
restes alimentaires
f.
café du matin volontairement froid
g.
la cuisine est infectée de cafards, de rats et de souris
h.
détournement de nourriture par des agents en poste à la cuisine
i.
avantages en nature par les fournisseurs et entreprises à l'égard
du responsable cuisine
Cette
gestion illégale est présente depuis de nombreuses années à la
prison de Forest. Ces usages de détournements sont journaliers et
enracinés dans une culture de malversation. Le responsable des
cuisines en est l'auteur, sans l'aval ni la connaissance du chef de
l'établissement ni du directeur ;
L'hygiène
est profondément déplorable et la sécurité alimentaire totalement
négligée, obsolète.
Tous
les détenus ont des difficultés intestinales, diarrhées
constantes, vomissement etc.
Les
faits nr 2 :
Actes
de violence répétés, provocations, insultes, abus de pouvoir des
autorités dans l'exercice d'une fonction publique.
La
surpopulation pénale ne peut pas justifier les violences, voir les
« tabassages » que subissent les détenus ;
un
grand nombre de détenus ont été ou sont victimes de violences
orchestrées par une même équipe d'agents pénitentiaires qui
effectuent leur « service » de l'après-midi ; leurs
victimes sont souvent des jeunes au statut précaire et généralement
étranger. Certains ne maîtrisent d'ailleurs pas le Français. Nous
disposons de quantités de témoignages, certificats médicaux qui
confirment cela ;
d 'ailleurs
la commission de surveillance, le CPT, l'OIP et les divers
intervenants extérieurs disposent de témoignages conséquents ;
nous
précisons qu'au « Bain entrant » de l'après-midi, il
est fréquent que ces mêmes agents « tabassent » les
détenus ;
le
8 mars 2013 à 20.30h monsieur Fared M ayant refusé « la
fouille à corps intégrale » et devoir montrer son
« fondement » à l'aide de flexions-penchées, celui-ci
étant grand père, a été frappé, menotté et trainé nu jusqu'au
cachot et écoppé de 9 jours de cachots (plainte déposée auprès
du procureur du roi nr du dossier BR 4399001811/2013) ;
En
mars 2013, monsieur Bruno P a subi les mêmes violences, effectuées
par les mêmes auteurs, les mêmes agents (ASP) (plante déposée
auprès du procureur du Roi)
La
liste des victimes est longue, ces agents de justice en poste
l'après-midi disposent du soutien d'un responsable ;
les
auteurs sont messieurs V.C (ASP), A.J. (ASP) et L.G.(ASP)
Nous
souhaitons déposer une plainte collective pour coups et blessures
volontaires, actes de torture, de barbarie, abus de pouvoir des
autorités dans l'exercice de la fonction publique ;
Monsieur
le procureur du Roi, nous souhaiterions votre intervention pour que
cessent ces pratiques indignes et punissables.
Nous
subissons déjà le trio en cellule, les épidémies de galle, de
tuberculose, ne sous-alimentation permanente, une prison vétuste
sans toilettes, sans points d'eau, des provocations et des insultes
constantes, des conditions de détention dénuée de toute dignité
humaine ;
et
les tabassages sont un supplément de la vie carcérale. Seule une
réponse pénale serait la réponse adéquate aux violences que nous
subissons en permanence à la prison de Forest ;
notamment
un contrôle sur les malversations financières du budget du
ministère de la justice attribuée à la nourriture de la population
pénale
Monsieur
le procureur du Roi, nous souhaiterions que vous prenez acte du dépôt
de notre plainte, qui ne serait que légitime.
Merci
de pouvoir entendre ce petit collectif de 18 personnes, détenus à
la prison de Forest, dans des conditions de détention qui vont à
l'encontre de toutes les dispositions et plus précisément du
respect de la condition humaine ; que justice se fasse.
Dans
l'attente, Monsieur le procureur du Roi, nous rendrons publique cette
plainte collective auprès des divers pouvoirs et autorités
judiciaires compétentes ainsi que politiques,
nous
vous prions d’agréer nos salutations les plus respectueuses,
Le
Collectif
(Au
verso les noms, dates de naissance et nationalité des requérants)
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