Abdulrahman Odeh, un des Holy Land Five, est enfin libre !

Les Holy Land Five,
Abdulrahman Odeh est le premier
à gauche

Décembre 2020. Après quinze ans d'incarcération dans les prisons américaines, Abdulrahman Odeh est enfin libre. 
Avant de pouvoir rejoindre sa famille, Abdulrahman devra encore faire un passage dans une « maison de transition ». Il y a quinze ans, il avait été incarcéré dans le cadre de l’affaire de la Holy Land Foundation 5 (HLF5), la plus grande organisation caritative pour les enfants de la Palestine aux Etats-Unis, qui était mise sur la liste des organisations terroristes américaines. 

Ente temps, les quatres autres quatre condamnés dans ce procès antiterroriste restent toujours enfermés : Mohammed el-Mezain, condamné à 15 ans, Mufid Abdelqader à 20 ans, et Ghassan Elashi et Shukri Abu Baker à 65 ans de prison chacun, pour leur travail caritatif pour les Palestiniens.

Tous les cinq ont été arrêtés et jugés pour soutien financier au terrorisme, dans la vague de répression antiterroriste et antimusulmane qui s'est abattue aux Etats-Unis après les attentats du 11 septembre 2001.


A l'occasion de la libération de Abdulrahman Odeh, une question se pose : combien de temps encore allons-nous accepter que la résistance palestinienne se trouve sur la liste des organisations terroristes aux Etats-Unis et en Europe ? Que les associations caritatives pour la Palestine s'y retrouvent ? Que leurs fonds sont gelés ? Que les responsables de ces organisations ne peuvent ni voyager, ni donner un conférence, ni collecter des fonds ? Il y a peu de choses qu'on peut faire en Palestine même. Mais faire enlever la résistance palestinienne de la liste des organisations terroristes européennes est dans nos mains.

Luk Vervaet 



Sur la Holy Land Foundation,  j'écrivais dans mon livre Guantanamo chez nous? (Editions Antidote 2014) et dans l'article LA RÉSISTANCE PALESTINIENNE SUR LA LISTE EUROPÉENNE DES ORGANISATIONS TERRORISTES.. ET LES CONSÉQUENCES (TEXTE FÉVRIER 2009) (publié dans la Revue Contraditions) et en néerlandais sous le titre "We don't talk to terrorists" dans le livre De grote sprong achterwaarts (Editions Antidote 2017). 

Voici un extrait du texte de 2009 :

"La Holy Land Foundation

L'attaque contre l'aide humanitaire commença aux Etats-Unis. 

En décembre 2001, les bureaux de la plus grande ONG humanitaire islamique en Amérique, la « Holy Land Foundation for Relief and Development »  (HLF), fondée en 1987, furent fermés et tous ses fonds gelés, sans procès et sans qu’aucune raison n’ait été avancée. 

L'organisation s'occupait d'alimentation, d'aide médicale, d'abris pour des enfants et familles, entre autres au Moyen Orient. Il a suffi que Bush, lors d'une conférence de presse, accuse l'organisation d'être « une organisation de front du Hamas » pour faire arrêter toute activité. 

Trois ans plus tard, en 2004, l'inculpation fut officiellement signifiée. Les responsables de la HLF étaient accusés d'avoir « aidé le Hamas financièrement après que les Etats-Unis aient désigné le Hamas comme une organisation terroriste ». 

Encore trois ans plus tard, en 2007, le procès contre la HLF commençait. Le plus grand procès en matière de « financement du terrorisme » que les Etats-Unis aient jamais connu. L’accusation ne prétendit pas du tout que l'ONG ou un de ses responsables auraient été coupables d'actes de violence, ni comme participants, ni comme financiers.  Elle affirma seulement devant le jury que « l'organisation humanitaire envoyait de l'argent aux écoles, hôpitaux et programmes d'aide sociale contrôlés par le Hamas, un groupe se trouvant depuis 1995 sur la liste des organisations terroristes ». 

Fin novembre 2008 (un mois avant l'invasion de Gaza), l'ONG fut déclarée coupable de financement du « terrorisme islamique » parce qu’elle avait envoyé des millions de dollars à une « organisation indiquée par les Etats-Unis comme une organisation terroriste ». Les cinq responsables, Ghassan Elashi, Shukri Abu-Baker, Mufid Abdulqader, Abdulrahman Odeh, Mohammed El-Mezain furent reconnus coupables. Ils furent condamnés respectivement à la réclusion perpétuelle, à la réclusion perpétuelle, à 55 ans, à 55 ans et à 15 ans de prison. Ashcroft claironna : « Aujourd’hui, les terroristes ont encore perdu une source de financement et de soutien pour leurs bombes et bains de sang" ». 

http://lukvervaet.blogspot.com/2014/07/la-resistance-palestinienne-sur-la.html

A lire aussi : https://palestinevaincra.com/2020/12/liberation-dabdulrahman-odeh-un-prisonnier-palestinien-aux-etats-unis/ 

The Holy Land Foundation website https://charityandsecurity.org/litigation/holy-land-foundation/

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