United we stand ! Jean-Marc Mahy et Marcus pour une prison-musée pédagogique à Forest (texte et vidéo devant la prison de Forest)
Jean-Marc
Avec la Ligue des droits humains (LDH) et l’Observatoire international des prisons (OIP), et Luk Vervaet, nous vous demandons instamment de continuer à signer la pétition dont vous avez l’adresse ici
Pourquoi cette pétition ? Parce que la prison de Forest a ouvert en 1910 et lorsqu’elle fermera ses portes, il y aura cent douze ans qu’elle était ouverte. Nous voulons promouvoir l’idée que cette prison soit transformée en musée pédagogique de la prison qui représenterait le centre national de toutes les prisons.
Pourquoi la
pédagogie ? Parce que pour l’instant, on investit à fonds perdus dans des
prisons ultra modernes, avec profit pour les partenaires publics/privés et à
perte d’un point de vue humain.
Pendant deux ans, j’ai guidé des visites à la prison-musée de Tongres.
Pouvoir entrer, voir qu’on
n’est pas dans un film, entrer à l’intérieur, faire tout le parcours. En
sortant du fourgon, le greffe, le premier outil qu’on leur enlève est leur
portable, puis les « prohibés », la première fouille à nu, la
couverture qu’on jette par terre, où cent cinquante personnes ont dormi, puis
on les amène dans ce qu’on appelle le « cellulaire », leur lieu de
vie, de détention, non pas dans une chambre, mais dans une cellule où il y a
deux ou trois personnes et la vie s’arrête. C’est vingt-trois heures sur
vingt-quatre en cellule.
Nous demandons
instamment aux autorités politiques que le terrain revienne du fédéral à la
Région et que, malgré les projets des promoteurs immobiliers, on puisse en
faire un outil de sensibilisation unique dans la capitale européenne pour montrer
aux jeunes l’envers du décor, ce monde hors du monde.
Marcus
Je suis ici parce que je suis né en prison et cette prison de Forest a suivi un parcours, un chemin où j’ai d’abord été dans des homes avec tant d’autres jeunes, et la prison ne pouvait que suivre.
Aujourd’hui, il faut se battre pour que cette prison subsiste comme témoin du passé, parce que derrière ces murs, il s’est passé beaucoup de choses.
Il y a quarante ans d’ici, le système était complètement différent, on enfermait les vagabonds, ceux qui ne payaient pas les pensions alimentaires, ceux qui ne payaient pas leurs amendes, les militaires.
Beaucoup de gens ne viendront pas témoigner parce qu’ils ont peur et
c’est entre autre par respect pour eux que je suis là, ce qui donne beaucoup d’émotion.
Mais je suis aussi là à cause d’une politique outrancière.
Je suis allé en prison et pendant mon incarcération, j’ai vu des personnes qui n’ont fait que passer et qui ont pris des milliards, l’affaire de la Smap par exemple ou les frères Falkenberg, et ici il y a des gens qui se sont retrouvés en prison parce qu’ils ne paient pas leurs amendes.
À une certaine époque, si vous n’aviez pas les dix francs pour payer le pain, on vous mettait en prison. Demain ce seront les gens de Schaerbeek ou d’Anderlecht qu’on va retrouver dans les prisons.
Il faut se
battre pour que cette politique change, mais le combat est ardu.
(Retranscription Joëlle Kwaschin)
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